L’association professionnelle AFDT (Association des fabricants de décolletages et de taillages) a organisé ce 23 novembre la Soirée du décolletage, dernière activité d’une impressionnante série annuelle. A cette occasion, cinquante cadres dirigeants du domaine du décolletage ont visité l’Incubateur I-MOUTIER de Tornos.

L’AFDT est une association professionnelle regroupant plus de 60 entreprises actives dans le domaine du décolletage ou ayant des activités directement liées au décolletage. En sa qualité d’acteur incontournable du domaine, l’AFDT met en œuvre des actions dans le but de promouvoir sa branche d’activité et de soutenir ses membres. Sa mission est de permettre à chacune des entreprises adhérentes de renforcer, individuellement ou en groupe, ses avantages concurrentiels sur la scène économique.
Durant cette année 2017, cette association a été particulièrement active. En effet, en plus de la publication d’une revue promotionnelle moderne et de la création d’un site internet performant, plusieurs événements ont été organisés et couronnés de succès.
Parmi ceux-ci, citons les Journées de la presse qui ont permis à une douzaine de médias nationaux de visiter cinq entreprises régionales (Baoshida Swissmetal, Boillat Décolletage, MPS Décolletage, Tectri et Tornos).
Citons également la Journée des décolleteurs organisée en étroite collaboration avec le team du CIP-CTDT (Centre technique du décolletage et taillage). A cette occasion, près de 180 professionnels de la branche ont suivi avec attention des exposés de haute tenue relatifs aux conséquences potentielles pour le décolletage de la révolution Industrie 4.0.
Ce 23 novembre, pour terminer en apothéose, 50 cadres dirigeants d’entreprises ont visité l’Incubateur I-MOUTIER de Tornos. Ils ont été reçus par la direction de l’entreprise et par les responsables de cet incubateur et ont pu ainsi se rendre compte de l’intérêt d’une telle structure pour l’économie régionale et pour l’industrie du décolletage en particulier.
En effet, cette véritable plateforme de collaboration entre différents partenaires vise à soutenir des projets d’entreprises actives dans le domaine microtechnique, d’accompagner le démarrage et le développement de jeunes entreprises, de stimuler les sociétés porteuses de projets innovants et de favoriser le transfert de technologies entre l’économie privée, les écoles et les institutions.
Cette rencontre a permis en outre aux participants d’échanger leurs avis, expériences et problèmes dans le but de faire progresser la profession. C’est une des missions de l’AFDT.
Rappelons d’autre part que l’AFDT est également active dans le domaine de la formation des apprentis. Elle est très impliquée dans la valorisation des métiers du décolletage ainsi que dans la défense et l’harmonisation du contenu des formations. Elle participe d’ailleurs activement aux salons de la formation professionnelle sur BEJUNE. De plus, elle collabore étroitement avec le CIP-CTDT pour l’organisation des cours interentreprises du domaine décolletage ainsi qu’avec les CAAJ pour les formations duales.
Le programme de l’année 2018 s’annonce encore plus riche que celui de 2017 avec comme points d’orgue en début d’année, le salon de la formation professionnelle et l’incontournable salon SIAMS.
Vous avez dit décolletage ?
Le décolletage est un procédé d’usinage par enlèvement de matière, permettant de réaliser des pièces tournées en partant de barres ou de fil métallique en torche. L’usinage de base est obtenu sur des machines automatiques ou semi-automatiques. La matière brute introduite dans la zone d’usinage est façonnée par une série d’outils coupants qui, selon leur nombre, leur forme et leur disposition, permettront d’obtenir des pièces plus ou moins complexes, de tailles diverses et de précisions variables.
Un peu d’histoire…
Le décolletage est né dans l’Arc jurassien. Il puise ses origines dans les tours de potier et les tours à bois, dont le mouvement circulaire constitue le principe de base. Son industrialisation est liée à l’avènement de l’horlogerie. Elle débute véritablement en 1872 lorsque M. Schweizer met au point le premier tour doté d’une poupée mobile (dispositif servant à transmettre les mouvements à la matière première). La Seconde Guerre mondiale et l’essor de la société industrielle en Europe voient se développer sensiblement les décolleteuses, qui deviennent de plus en plus fiables à mesure qu’augmente la demande en pièces complexes.
Le décolletage s’effectue sur des machines appelées « tours automatiques » qui sont des machines-outils assimilables à des tours, mais se distinguant de ces derniers par deux particularités :
- leur mode de fonctionnement entièrement automatique (y compris l’approvisionnement en matière sous forme de barres de métal) et
- le fait qu’ils produisent essentiellement des pièces mécaniques précises de formes plus ou moins complexes et de tailles diverses réalisées en grandes et très grandes séries.
Les mouvements des outils étaient initialement générés par des cames disposées sur un arbre-à-cames qui effectue un tour entier pour la fabrication d’une pièce. Ces mouvements sont actuellement commandés par une commande numérique, les cames ont disparu.
Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui les entreprises de décolletage doivent répondre à des exigences extrêmes de la part des donneurs d’ordre. En vrac : précision, état de surface, juste à temps, prix, complexité des pièces, matériaux difficiles, volatilité des marchés, traçabilité, etc, etc. De plus, la quatrième révolution industrielle pointe à l’horizon sous l’appellation Industrie 4.0. C’est au tour de la digitalisation de changer radicalement l’industrie à terme. Grâce au progrès technologique, la production industrielle atteindra une nouvelle dimension. L’interaction entre les hommes et les machines se fera différemment.